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25 novembre 1943 - 2024

Jean-Paul VICAT

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Texte et photos : Thomas Kvist Christiansen

Publié le 17 décembre 2024

La Française Arlette Lévy de Paris, qui a trouvé l’amour au Danemark après la Seconde Guerre mondiale, s’est mariée et a reçu le nom d’Andersen, a survécu un an de captivité dans le camp d’extermination d’Auschwitz. Arlette Lévy fait partie des nombreux étudiants arrêtés le 25 novembre 1943 à l’université de Clermont-Ferrand puis déportés. Son histoire perdure aujourd’hui fortement à Clermont-Ferrand, notamment à l’université, où Jean-Paul VICAT, secrétaire général à la préfecture du Puy-de-Dôme, lors de la cérémonie commémorative du 25 novembre 2024, a évoqué l’histoire d’il y a 81 ans – et celle d’Arlette Lévy Andersen, qui s’est terminée en déportation :

“La déportation, c’était la mise en route d’une machine implacable destinée à réduire au silence toute forme de résistance, à annihiler non seulement les corps mais aussi les âmes. Ce jour-là, 1.200 personnes sont interpellées, près de 500 retenues, et 130 envoyées vers l’enfer des camps. Parmi elles, seules une trentaine reviendront.

Arlette Lévy-Andersen faisait partie de ces survivants. Toute sa vie, elle a porté le flambeau de cette mémoire, éclairant les consciences et rappelant la valeur inestimable de la vie. Alors âgée de 19 ans, étudiante en anglais, elle s’apprêtait à suivre un cours de littérature lorsque l’alarme a retenti. Les heures suivantes furent marquées par l’attente, le silence, et, à l’aube, la déportation.

Envoyée à Auschwitz en janvier 1944, elle devint le matricule 74 853, et endura 360 jours de calvaire. “Nous tenons et tiendrons”, écrivait-elle.

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Madame Lévy-Andersen nous a quittés en 2022, mais sa mémoire reste vivante. Elle représentait tous ceux les voix se sont éteintes dans l’horreur des camps. Nous lui devons une reconnaissance éternelle.  Aujourd’hui, nous honorons également les membres des communautés universitaires de Strasbourg et Clermont-Ferrand, ceux qui ont donné leur vie pour la liberté. Je pense à Poul Collomp, à Louis Blanchet, á tant d’autres héros anonymes. N’oublions pas non plus tous ceux qui, ici ou ailleurs, furent arrêtés, fusillés ou déportés pour avoir voulu vivre libres.”

En conclusion, Jean-Paul VICAT a souligné l’importance de continuer à déployer de grands efforts pour que l’histoire ne soit pas oubliée :

“Par l’École et la culture, la République continuera á transmettre l’Histoire, dans toutes ses dimensions, des plus lumineuses aux plus sombres. La République instruira les générations futures pour défendre les valeurs universelles et se dresser contre les faussaires de l’Histoire. L’État poursuivra, avec rigueur et détermination, son combat contre la haine, le racisme et l’antisémitisme. Il ajustera ses actions face aux nouvelles formes de menaces.

L’événement tragique du 25 novembre 1943 nous y engage.”

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